Regnéville : le récit d'une étape à succès!

La majeure partie de la France est sous la grisaille mais c’est sous le soleil qu’arrivent les participants à l’étape Regnévillais de la Tri Speed Cup. La température est fraîche, mais puisqu’il s’agit de « manuter » flotteurs et gréements, on besogne sans dégouliner de sueur. Juste quelques sueurs froides pour Stéf et Noëlle qui ont perdu des bouts de leur Magnum en chemin, une poutre qu’il faudra redresser au marteau et quelques inquiétudes pour Raphaël et Mélanie, qui viennent de Saint Malo, mais qui ont filé vers le Nord Cotentin sans trouver l’entrée du Havre. Finalement, un de nos zodiacs de sécu piloté par Denis les trouvera et les prendra en remorque jusqu’au corps-mort !

Ce sont au final 15 bateaux qui, une fois mis à l’eau, passeront leur première nuit sagement amarrés aux bouées du club local.

Les locaux participent activement à la mise à l’eau

Retrouvailles, embrassades ou rencontres des nouveaux venus (5 nouveaux bateaux) et finalement apéritif-briefing au bar de l’Escale, monopolisé comme à l’habitude pour faire office de Yacht-Club.

La météo du lendemain est clémente, entre 10 et 15 nœuds de vent de Sud attendus le matin, basculant à l’ouest puis nord-ouest l’après-midi. Le programme prévu est donc maintenu, à savoir un départ à 8h00 dans la baie en direction de Chausey avec une seule marque de parcours, la bouée de Videcoq à mi-chemin entre Granville et l’Archipel, soient 16 miles en ligne directe.

8h00 ce vendredi, les équipages embarquent sur les zodiacs-taxi pour gagner leur bord après avoir pris possession de leur panier pique-nique livré au ponton !

Embarquement des équipages sur les bateaux-taxi

Départ au près dans courant d’air ; nous sommes bien loin des 15 nœuds attendus ; les deux  Tricat 23.5 s’échappent grâce à une risée prise sur la bouée de départ. Epsilon, le proto F28 les accompagne. Au sortir du Havre, le vent est bien là, le clapot aussi.

C’est une longue remontée au près qui débute et c’est 3 heures plus tard que le premier 23.5 enroule Videcoq dans un vent mollissant, suivi de son sister-ship et du F28, pour un dernier bord de spi vers Chausey. Puis suivront le Tricat 22 et l’Astus 22.

Les Magnum souffrent dans ce bord de près et la brise qui s’essouffle. Finalement ils ne seront que 5 à boucler le parcours. La VHF demande alors aux participants encore en course de rallier la ligne d’arrivée en direct, histoire de ne pas rater l’apéro !

Les deux Tricat 25 qui naviguent de concert, virent la marque de parcours avant de mettre au moteur. Les deux zodiacs d’assistance finissent de rassembler les derniers tris du troupeau avant de rejoindre la petite plage des Huguenans pour une pause méritée : Pique-nique et vagabondages au programme réchauffent les équipages avant la manche retour et un départ donné à 17h30.

Pause pique-nique aux Huguenans – comme l’année passée, la crique est squattée par les multis

Finalement le vent est de retour, et de Nord-Ouest comme annoncé ; c’est au près sur un bord direct que sont avalés les 10 milles nautiques en 1h.

Dans ces conditions, Les écarts sont faibles entre les bateaux : Le F28 Epsilon et le Val III Amazigh se tirent la bourre ; les deux Tricat 23.5 ne se lâchent pas d’une semelle ; le Weta, l’Astus et le Tricat 22 les ont en ligne de mire ; Les Tricat 25 et les Magnum de battent au couteau, sous les yeux bonhomme du Speed 944.

Epsilon, vainqueur en temps réel des 2 manches du jour

Didier et sa pilotine nous attendent sur la ligne d’arrivée, et nous cerclons une petite heure en attendant le plein. Les impatients s’engagent dans le Havre bien avant l’étale ; dans ces conditions, la prise de corps-mort est sportive !

Soirée pizza et concert rock rassemblent les équipages, qui ont déjà à raconter après cette première journée !

La nuit sera courte avant le briefing du matin, surtout pour Raphaël et Mélanie, notre couple Malouin, qui tentent de regagner leur bateau pour y passer la nuit en dépit du courant de la rivière ; finalement, c’est Daniel, le responsable du camping qui les découvrira au milieu de la nuit et leur proposera une caravane !

8h30, Samedi.

La météo nous annonce du vent de NW à 10 nœuds mais le départ, donné au vent arrière, se prend dans la pétole. Les mieux réveillés franchissent la ligne sous spi ou gennaker et c’est ensuite un long bord vers l’ouest pour aborder Chausey par le nord.

Epsilon s’enfuit, les deux 23.5 suivent à bonne distance, puis le Val, l’Astus 22 et le Weta avec Laurent, en solitaire cette fois-ci. Le Tricat 22 qui a pris un départ en recul du peloton revient à vive allure, puis viennent les Magnum et les Tricat 25.

Comme pour la seconde manche, pas de tactique, si ce n’est jouer avec le courant, pour ne pas finir ni dans les cailloux de l’archipel, ni trop haut au dessus de la ligne.

Long bord de spi pour gagner le Nord de Chausey

A proximité de Chausey, les deux Tricat rejoignent Epsilon ; il vient d’exploser son gennaker ; mais il repart tout de même en tête et passera la ligne avec quelques minutes d’avance sur les  T23.5 mais c’est le Weta qui gagne en temps réel.

Comme la veille, le vent molli et rejoindre la cardinale Est de l’Enseigne devient délicat.

Le Tricat 22 en finit après une pause bricolage sur son safran et c’est notre Magnum « pur jus », montés par ses 3 équipiers et sans gennaker qui ferme la marche.

Tout ce petit monde embouque la Grande Entrée derrière le bateau comité en direction des Carniquets ; une petite grève sera prise d’assaut par des équipages ragaillardis par un premier rayon de soleil annonçant les prémices d’une belle après-midi. A l’abri du vent, certains tombent même la veste de quart !

Apéro-pique nique aux Carniquets

Le Club Nautique nous offre ce midi encore l’apéritif et le pique-nique avalé, on s’isole pour une petite sieste. Il semble que la navigation et/ou la soirée de la veille aient laissé des traces.

17h ; la mer est de retour, et comme bien souvent avec le flux, le vent remonte. Le départ est assez technique : au milieu des tris déjà gréés qui croisent à 10 nœuds dans un endroit restreint, certains sont en panne bout au vent à hisser la grand-voile, tandis que d’autres se déhalent au moteur pour trouver un espace libre où gréer. La maestria des barreurs n’est plus à démontrer car tout se passe sans heurts ; félicitations, en particulier, à Jean-Marc sur son Val qui virevolte au milieu des « petits » ! Et congratulation à Antoine qui aura le courage de se baigner (tout habillé) pour éviter de tutoyer de trop prés quelques rochers trop affectueux.

La flotte rejoint la passe de Beauchamps au vent arrière, passent les portes que forment les cardinales la délimitant ; nous rasons la Sagnante, le Bonhomme, la Mauvaise… et rejoignons Huguenans au Sud de l’archipel.

Puis direction le Pignon et le Founet pour la 4ième et dernière manche. Encore un bord de débridé qui nous attend.

La désormais traditionnelle procession des multis traversant l’archipel

La tension se devine dans le regard des équipages qui croisent à proximité du bateau comité ; chacun a à cœur de bien faire ; c’est la dernière occasion de briller.

Nico sur l’Astus, Laurent et son Weta et Antoine avec le Tricat 23.5 prennent le départ en tête. Au vent, un peu à l’écart, Jean-Marc et son Val allonge la foulée. Jean-François sur le F28 est en retrait et attend son heure.

Alex, positionné au bateau comité, se fait coincer par Marc et son speed qui manque à virer.

Le vent est soutenu, et les quelques vagues autorisent des départs au surf.

Au milieu des 10 milles du parcours, le Val caracole en tête, talonné par le F28. Le Tricat 23.5, le Weta et l’Astus sont rejoints par le second Tricat 23.5.

Les deux sister-ships prennent le large, tentant de s’accrocher au Val.

Nico et Thierry tentent le spi et le tiennent mais le Weta s’éloigne devant eux.

Alain et Xavier mènent le plateau fourni des Magnum.

Peu d’écart au final entre les bateaux, malgré des pointes à 20 nœuds pour Epsilon qui y laissera une dérive mais qui termine une fois de plus premier en temps réel, une poignée de seconde devant le Val.

Antoine laisse la 3ième place au T 23.5 local.

Laurent  et son Weta emportent la manche en temps compensé.

Dernières prises de mouillage pour les équipages après cette longue journée de navigation et derniers va-et-vient de nos bateaux taxi; Michèle nous attend derrière son bar, pour une bière bien méritée. Nico en profite pour énoncer la suite du programme de la TSC 2010 puis David et Tiphaine sonnent la cloche pour un dîner qui réchauffe les organismes fatigués et ravivent les papilles.

Après ce copieux repas, c’est la publication des résultats :

Jean-François et son F28, premier en temps réel,

Alain et Xavier, premier Magnum,

Antoine et le Tricat 23.5 premier en temps compensé. Laurent, sur Weta, et Patrick sur Tricat 23.5, complètent le podium.

Puis on honore Antoine, 16 ans, le plus jeune particpant, qui faisait équipe avec le skipper le plus « expérimenté », et on récompense nos amis Belges Gontran et Amélie, l’équipage ayant parcouru le plus de kilomètres pour rejoindre Regnéville.

Michèle se débarrasse des derniers navigateurs au milieu de la nuit ; demain matin, à 9h, il faudra encore sortir les bateaux de l’eau !

Mise à l’eau et mise à terre nécessitent une certaine expertise!


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.